Monaco Hebdo n° 366 - du 27 février au 5 mars 2003

 

Un programme de gouvernement ?

Dans la seconde partie de son discours, Stéphane Valéri se livrait à une véritable déclaration de politique générale, en rappelant les 12 priorités du contrat passé entre l’UPM et les Monégasques, leur donnant ainsi la force d’un programme de gouvernement

P remier objectif : bien loger tous les Monégasques. Moyen : la construction de 1.100 logements domaniaux, l’acquisition rapide d’appartements dans le secteur privé, la mise en place de l’accession à la propriété pour le plus grand nombre possible de Nationaux et la recherche de l’équilibre entre les intérêts légitimes des locataires et des propriétaires du secteur protégé. Toujours au chapitre du logement, Stéphane Valéri évoquait «la priorité vitale pour Monaco» que constitue le maintien sur le sol monégasque «d’une population stable composée traditionnellement des nationaux et des enfants du pays. Les enfants du pays font partie de notre communauté de cœur, ils représentent une partie de notre identité nationale (...). C’est pourquoi nous ne pourrons nous résoudre à la voir quitter en masse Monaco». Et de demander solennellement au Gouver-nement d’étudier avec le Conseil national une révision rapide de la loi 1.235 et de ses articles les plus défavorables aux locataires. Un soutien aux enfants du pays qui ne lèsera pas les résidents étrangers «qui ont été et seront toujours les bienvenus à Monaco». Autres urgences du nouveau Parlement : les priorités d’emploi, l’évolution du droit des femmes, notamment du point du vue de la transmission de la nationalité ou de l’accession au statut de chef de foyer avec la création d’une commission parlementaire ad hoc. Mais aussi la mise en place une politique globale de santé «inspirée par la recherche de l’intérêt général pour que soit garanti le meilleur niveau possible de santé pour tous». Sans oublier la construction d’une maison de retraite sur le territoire monégasque. La nouvelle Assemblée se propose aussi de rendre plus équitables les recrutements de la fonction publique et de réactualiser le statut des fonctionnaires. Elle souhaite également développer une politique d’animation en faveur de la jeunesse et crée d’ailleurs une commission de la culture à cet effet. Sur le plan économique, Stéphane Valéri a tenu à rappeler le caractère «raisonnable» du programme UPM et son souci de respecter «les équilibres budgétaires». Il s’agira aussi de dépolitiser la SBM en rendant incompatibles notamment les fonctions de direction au sein du casino avec le mandat de conseiller national et en prenant en compte des critères objectifs de nationalité, de compétence et d’ancienneté pour les avancements. D’un point de vue général, l’UPM entend défendre les spécificités monégasques et l’identité nationale. «Le Conseil national soutiendra sans faille la politique du Prince souverain pour affirmer toujours davantage l’indépendance de la principauté». Autre axe prioritaire affirmé l’autre soir : préserver la qualité de vie par le maintien d’un haut niveau de sécurité mais aussi par «une réglementation rigoureuse contre la pollution de l’air et les nuisances sonores». Dernier point mais non le moindre de cet ambitieux programme : instaurer une meilleure communication entre le Parlement et les citoyens. De multiples moyens devraient ainsi être mis à contribution : bulletin d’information régulier, réunions d’information, points presse, séances publiques retransmises à la télévision, site Internet dédié exclusivement à l’actualité parlementaire. Une manière selon Stéphane Valéri de «faire de la politique autrement» en intégrant une nouvelle culture politique, une culture «de dialogue et de respect de l’autre qui accepte les différences et les considère comme des facteurs d’enrichissement».

C. B.

Claude Boisson «Fidèles à nos engagements»

 
Le Ministre d’Etat pose les balises

Elu également sans la moindre surprise, à la vice présidence du Conseil national, Claude Boisson usait d’une modestie de bon aloi. «Cette situation exceptionnelle dépasse largement l’ambition que j’avais de pouvoir siéger au Conseil national pour servir la principauté et les Monégasques, mais je puis vous assurer que j’honorerai cette place, qui me permet d’apporter une active et efficace collaboration à votre action et notamment à celle de Monsieur le Président» (...) «Dans l’unité, la complémentarité et la sérénité nous saurons demeurer fidèles à nos engagements».

  Le chef du gouvernement répondait au nouveau président par une intervention très courte mais néanmoins concise. Tout d’abord, à l’idée d’évolution avancée par le nouveau président du Conseil national, le chef du gouvernement répondait en termes de continuité avec l’action passée. Le gouvernement serait ainsi parfaitement disponible «pour poursuivre et approfondir, par le dialogue et une nécessaire concertation (...) la démarche déjà engagée qui vise à inscrire pleinement la principauté dans son temps et dans son environnement international». Quant à la prise en compte des aspirations des Monégasques exprimées dans les urnes et rappelée par Stéphane Valéri, le Ministre d’Etat préférait botter en touche : «il y aura lieu d’y revenir, les circonstances n’appelant pas à ouvrir dès ce soir le débat». Tout en précisant immédiatement : «sachez d’ores et déjà que le gouvernement y est prêt, en mesurant l’attente dont le Conseil national est aujour-d’hui porteur, tout en veillant au respect des Institutions et de leurs équilibres qui ont assuré la stabilité enviée dont jouit la Principauté et favorisé son dynamisme». Et pour être encore plus précis : «Si vous-même et vos collègues abordez cette législature nouvelle avec le souci légitime de promouvoir les vues qui vous ont valu une large adhésion populaire, c’est bien dans le cadre institutionnel qui est le nôtre, et qui est celui de la complémentarité entre nos deux institutions, Haute Assemblée et gouvernement princier, dans le respect mutuel, que cet objectif doit être poursuivi. Je me réjouis de constater, après vous avoir entendu, que c’est bien aussi l’esprit qui vous anime». Et le Ministre d’Etat de conclure sans ambiguïté : «Je vous renouvelle mes félicitations et mon engagement de coopération ouverte pour le bien de la principauté sous l’autorité supérieure de S.A.S. le Prince souverain».



 




 





 

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